La présence de la faune, principalement les oiseaux, dans un aéroport peut interférer avec les activités aéroportuaires et, par conséquent, représenter un risque potentiel pour la sécurité.
Afin de réduire les risques liés aux activités de la faune à l’aérodrome et dans les environs, ADM fait appel aux équipes d’officiers de gestion de la faune de Services Environnementaux Faucon (SEF) qui patrouillent le territoire de l’aéroport du lever au coucher du soleil, 7 jours sur 7. Ces derniers sont des biologistes et des techniciens de la faune qui emploient une panoplie de méthodes, dont certaines très écologiques, telles que la fauconnerie. Cette équipe appuie le Service d’incendie d’ADM en matière de gestion de la faune. Elle regroupe cinq officiers et cinq oiseaux de fauconnerie, soit des buses et des faucons entraînés pour effaroucher les oiseaux sauvages.
Conformément aux normes et règlements émis par Transports Canada, ADM s’est dotée d’un plan de gestion de la faune, notamment pour réduire le nombre d’impacts entre la faune et les aéronefs. Précisons qu’un impact est reconnu s'être produit lorsqu’un pilote ou un membre du personnel au sol a signalé un possible contact, si mineur soit-il, avec un oiseau ou un autre animal, ou lorsqu’on rapporte la présence de restes d’animaux à une distance de 200 pieds de toute surface où un aéronef circule. Ces impacts ont tendance à se produire plus fréquemment à l’atterrissage, lorsque l’appareil est en approche, qu’au décollage.
Espèces présentant des risques
Le plan de gestion de la faune d’ADM est basé sur un inventaire de toutes les espèces vivant sur le territoire aéroportuaire, et sur une analyse de leurs caractéristiques et de leurs comportements. Cette étude a permis de classifier les espèces en fonction du risque qu’elles représentent et d’établir celles qui doivent être gérées en priorité. Parmi celles-ci, mentionnons :
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Les bernaches du Canada, susceptibles de causer plus de dommages en raison de leur grande taille et du fait qu’elles se déplacent en groupes lors des migrations.
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Les crécerelles d’Amérique, souvent vues à l’aéroport alors qu’elles chassent les insectes au-dessus des pistes.
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Les étourneaux sansonnets, les goélands à bec cerclé, et les hirondelles à front blanc peuvent être présents en grand nombre à l’aéroport lors d’événement particulier, tels que lors de précipitations importantes ou lors de regroupement d’insectes volant au-dessus des pistes.
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Les coyotes sont de grands mammifères de plus en plus abondants sur l’île de Montréal et présents sur l’aéroport depuis quelques années. Leur taille importante est un risque pour les aéronefs et leurs populations doivent être contrôlées régulièrement pour des raisons de sécurité.
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Bien que rarement observés sur le territoire, les castors sont sous surveillance, car ils causent des problèmes de gestion des cours d’eau et peuvent favoriser la présence de canards, un autre groupe à priorité élevée.
Méthodes de gestion
L’équipe de gestion de la faune patrouille quotidiennement le territoire de l’aéroport en véhicule, à pied et en VTT. Elle étudie le comportement des oiseaux et des animaux, et analyse le contenu de l’estomac des spécimens trouvés morts sur le site, afin de connaître leurs sources alimentaires et ainsi mieux gérer les attraits associés à leurs présences. Les approches employées pour gérer la faune se divisent en deux catégories :
1. Les techniques dites passives, qui consistent à modifier les habitats sur le territoire aéroportuaire afin de le rendre inhospitalier pour la faune :
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Tonte du gazon à un minimum de 15 cm, pour que les insectes, vers et micromammifères ne puissent être repérés par leurs prédateurs;
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Épandage d’insecticide spécifique aux espèces visées, localisé aux secteurs problématiques (abords des pistes), à certaines périodes de l’année avant que les insectes ne soient au stade adulte;
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Recouvrement des bassins de rétention d’eau par des balles flottantes (birds balls) pour empêcher les oiseaux aquatiques de s’y poser;
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Affiches avisant le personnel et les visiteurs de ne pas nourrir les animaux;
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Disposition de bandes à piques sur les enseignes ou sur toute autre structure pouvant servir de perchoir.
2. Les techniques dites actives, qui visent à éloigner, enlever ou exclure les animaux du terrain de l’aéroport :
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Fauconnerie (chasse avec faucons ou buses entraînés pour disperser ou capturer les oiseaux), en association ou non avec l’équipe canine;
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Répulsifs auditifs (canons, imitation du cri de détresse de diverses espèces, détonateurs reproduisant un coup de fusil, fusées pyrotechniques);
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Répulsifs visuels (carcasses d’oiseaux laissées en évidence aux endroits stratégiques pour décourager leurs congénères de s’y poser);
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Répulsifs olfactifs, tels que l’épandage d’urine de loup;
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Trappes, cages, pièges, collets pour capturer oiseaux et mammifères et les relocaliser;
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Capture, relocalisation et stérilisation d’œufs d’espèces causant des risques.
Enfin, l’équipe de gestion de la faune est chargée de la formation et la sensibilisation en gestion de la faune pour plusieurs intervenants de l’aéroport, tels que les pompiers, les équipes de terrain et les membres de la Sûreté d’ADM afin que ceux-ci contribuent à l’application du plan de contrôle de la faune.
Partenariats
Certaines activités de gestion de la faune d’ADM sont menées en partenariat avec des intervenants externes. Par exemple, la Ville de Montréal supporte les activités de gestion de la faune par des échanges d’informations sur certaines populations animales sur son territoire. Le ministère des forêts, de la faune et des parcs est aussi un partenaire d’importance soit pour l’émission des permis requis et pour la coordination des actions reliées à certaines espèces causant des risques (ex. : cerf de Virginie, dindon sauvage) prélevées et distribuées pour des paniers alimentaires.